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Présidentielle : Macron II, mais bien des réserves…

Editorial du 19 avril

Il y a cinq ans, l’hypothèse d’une victoire de Marine le Pen à la présidentielle semblait impossible à beaucoup, l’auteur de ces lignes compris. Une telle hypothèse n’est plus totalement improbable aujourd’hui et, le contexte aidant – crise sanitaire et guerre russe en Ukraine – la situation est anxiogène pour un très grand nombre et illisible pour tous. D’autant que pour ce qui est des programmes qui nous intéressent ici, la précision et le détail ne sont pas de mise.

HCL a tenté de poser quelques petites questions aux deux finalistes. L’équipe de campagne de Marine Le Pen a répondu par courriel que « l’agenda de la candidate » était complet et, jointe sur son « 06 », la responsable com’ de la présidente du RN n’a pas donné suite à nos sollicitations. Il en a été de même avec l’équipe presse de campagne d’Emmanuel Macron, malgré plusieurs approches dont certaines indirectes. Hélas.

Il y a 5 ans, les deux candidats nous avaient pourtant répondu, même succinctement.

Editorial du 25 avril

C’était entre les deux tours de la présidentielle.

Les associations d’élus locaux, sur la réserve, s’étaient abstenues de formuler un avis.

Le Medef comme les secteurs immobilier et du bâtiment avaient assuré être disposés à travailler avec l’exécutif désigné par les urnes.

Les grandes associations sociales, la Fondation Abbé Pierre en tête, mais aussi les 2 centrales syndicales CFDT et CGT avaient, elles, appelé explicitement à voter pour Emmanuel Macron, certes pour faire barrage à la candidate RN, mais sans ambiguïté. 

Le Mouvement HLM, bien qu’ayant boycotté la candidate Marine Le Pen, s’est pourtant abstenu de déclaration claire, évoquant « certains acteurs politiques (ayant) choisi de faire du logement social un outil de discrimination ».

Aujourd’hui, le résultat connu – un vrai soulagement pour beaucoup – une grande partie de la sphère « progressiste » semble plutôt animée d’une sorte de dépit, non pas de la défaite de l’extrême droite, bien entendu, mais de la réélection d’Emmanuel Macron, lequel est invité à relativiser son score et à sérieusement envisager de ranger son programme dans sa poche. Entre méfiance, avertissements et 3ème tour annoncé, la Gauche avertit et la Droite prévient !

Bon, les ambitions et les postures politiques font partie du jeu, mais ne prend on pas ainsi le risque d’alimenter ce rejet des institutions qui serait l’un des signes de la crise de notre démocratie ?

Institutions justement. Toutes ou presque sont appelées, a minima, à évoluer à l’instar de ce fameux paysage politique totalement redessiné mais aux contours encore flous. Le Mouvement HLM, plus qu’une simple organisation professionnelle, se définit lui-même comme l’institution du Logement social. Et l’ambition est juste. Mais son organisation et son fonctionnement sont-ils à la hauteur de ce noble objectif ? L’ancien délégué général de l’USH répond clairement « non » et formule quelques propositions dans la seconde partie de sa tribune que nous publions aujourd’hui.

Guy Lemée