Edito du 6 février 2023
Il y a plusieurs enseignements à tirer de la manifestation organisée à l’occasion de la présentation du traditionnel rapport de la Fondation Pierre… et de ses suites immédiates.
Bien sûr, avec les chiffres accablants actualisés, il y a cette fois le regard sur le mal-logement des femmes (en particulier seules, jeunes, avec enfants) : inquiétant !
Mais d’abord, on retiendra que cette année l’organisation, désormais clairement porte-drapeau de la question du logement en France, va plus loin que dénoncer, revendiquer sur la base de ses observations objectivées.
Il apparaît que, peut-être pour la première fois, la Fondation, au-delà de son expertise reconnue et de ses actions unanimement appréciées, se positionne clairement comme force assumée de propositions. La tonalité et le discours ont changé et c’est Olivier Klein qui en aura fait les frais. Ce ministre, plutôt accueilli favorablement par les acteurs à sa nomination, confirme qu’il est sans marge de manœuvre véritable au sein de la Macronie, bien occupée à d’autres sujets.
La désastreuse impression laissée par son soutien premier à la proposition de loi Kasbarian et son incapacité à illustrer par des faits des propos souvent bienvenus et appréciés du secteur, risquent de lui coller à la peau. Christophe Robert l’a prévenu : il ne faudrait pas que le CNR Logement – qu’il avait appelé de ses vœux et dont il a été nommé co-animateur – reste sans réponse des Pouvoirs publics. Et plus encore, face à l’urgence des situations, il interpellait finalement le ministre par un « Faut-il aller manifester dans la rue ? ».
Enfin dernier enseignement : les réactions communicantes des équipes au pouvoir ne sont pas forcément réussies. Qu’Olivier Klein en vienne à dénoncer les « outrances des associations » dans son entretien à Libération restera une erreur. Une faute ?
Edito du 30 janvier
Les sénateurs étudient les évolutions de 2 grandes métropoles, Lyon et Marseille et donnent plutôt un satisfecit aux évolutions institutionnelles. La Cour des comptes, elle, a choisi de flinguer le Grand Paris, enfin, la MGP, son inefficacité, et l’imbroglio administrativo-politique généré. L’expression «Le Grand Paris des maires » – peu flatteuse, faut-il le préciser ? – devient officielle, pointant l’action combinée de ces édiles pour que les choses n’avancent pas, en fait.
Ce mercredi, ce sera l’un des évènements majeurs de l’année Logement, après le Congrès HLM. Point d’autosatisfaction avec la Fondation Abbé Pierre qui, inlassablement, documente et présente les chiffres et les réalités du mal-logement dans la 6ème économie mondiale… Après les années de crise sanitaire, le constat reste accablant pour nos élites politiques. Cette année, un focus particulier sur la question du genre et sur les aides « conjoncturelles ». Mais on attend aussi le ministre Olivier Klein qui pourrait faire quelque annonce en faveur du « Logement d’abord » alors que ses acteurs déplorent le manque de PLA-I …
La présentation à Paris de ce 28ème rapport pourra être suivie à distance en direct via ce lien (sur inscription).
Hasard du calendrier parlementaire, la proposition de loi « anti squat » tant décriée à juste titre est discutée en séance publique au Sénat au même moment. (Triste) affaire à suivre !
Edito du 23 janvier
Plus de 68 millions d’habitants en France ! Et cela malgré une forte baisse de la fécondité. Il est vrai que – phénomène largement passé sous silence – « le solde migratoire se tient à bon niveau et reste l’un des moteurs de la démographie comme de la population active » comme le fait observer en privé un spécialiste de ces sujets.
A qui profite le crime ? Si crime il y a… avec l’envolée des prix de l’immobilier ces dernières années. Les départements de France ne veulent surtout pas que l’on touche à leur DMTO. On le sait, la plus grosse partie des « frais de notaires » va directement dans les caisses des départements avec plus de 16 milliards d’euros en 2022 dont, par exemple, 10% pour Paris. Une manne…
Sourires et compliments de façade ? Lors de sa présentation des vœux de l’USH « aux partenaires » en présence du ministre du Logement, Emmanuelle Cosse a confirmé que le fameux pacte de confiance mentionné par la Première ministre dans son discours de Politique générale était loin d’être signé. Les préalables posés par le Mouvement HLM ne sont donc pas remplis : il s’agirait au fond pour le Pouvoir de reconnaître ses erreurs et en particulier la RLS – qualifiée d’« impôt fainéant » par la présidente de l’USH. Oui, on est loin…
Edito du 16 janvier
Le retour de l’inflation, pour brutal qu’il soit, ne pèse pas sur tous les acteurs de la même manière. Les Hlm verront leurs recettes de loyer augmenter – avec un léger décalage certes – ce qui compensera la hausse du coût de leur dette comme l’expliquait leur directeur des études au Congrès de septembre. Et les recettes de l’Etat augmenteront mécaniquement, sauf grave récession…
Pour les ménages, la musique est tout autre. Avant même cette inflation (sans spirale prix/salaire pour l’heure) l’Ancols, qui scrute le parc social, ses opérateurs et ses occupants, démontre dans une toute récente étude que la situation financière des locataires du parc social s’est substantiellement dégradée !
Mais l’actualité de ces temps reste celle des mouvements sociaux annoncés (attendus ou craints) en réaction au projet de réforme des retraites. La préoccupation « Logement » attendra bien quelques semaines, non ?
Ah oui, il y aura cette semaine les vœux de l’USH (*), enfin de sa présidente, l’ex ministre Emmanuelle Cosse. Doit-on s’attendre à la présentation d’un projet ambitieux, à une série de propositions argumentées pour avancer et contribuer à améliorer la situation du Logement dans le pays ?
Guy Lemée
(*) On le sait, HCL bénéficie d’un traitement de faveur à l’USH. Son dir’com’ voue une inimitié personnelle à votre serviteur, son rédacteur en chef… qui n’est donc pas invité, ni aux points presse, ni à ces vœux !
Edito du 9 janvier
É-NER-GIE ! Son prix, aujourd’hui et demain, sa production, ses effets, les économies, etc… Ces trois syllabes sont au centre des préoccupations. La crise du même tonneau révèle les fragilités, d’abord des plus défavorisés mais aussi de ceux qui étaient à peine au-dessus de la ligne de flottaison économique. Un signe ? L’inquiétude grandissante des bailleurs sociaux face aux premiers signaux de l’augmentation des impayés locatifs. Une hausse de + de 10% déjà enregistrée sur les tout derniers mois…
L’essentiel des informations de votre Lettre HCL tourne d’ailleurs autours de ce sujet inflationniste. C’est aussi que le JO du 31 décembre y consacre une part non négligeable… Une complexité administrative dénoncée par beaucoup dont les Hlm eux-mêmes, certes pour un sujet pas simple. Et puis, les annonces gouvernementales, entre fin du « quoi qu’il en coûte » et « rebouchages des trous dans la raquette » ajoutent plutôt à la confusion, non ?
