Habitat & Collectivités Locales

L'information professionnelle indépendante
pour les acteurs du logement et de l'habitat dans les territoires

Illustration de l'article

Le candidat Macron et le Logement

28/11/2016

Emmanuel Macron prône un « plan quinquennal » basé sur « l’offre », « la mobilité » et « la rénovation énergétique ».

Invité dans le cadre de l’OrpiLab (1), organisé le 27 novembre, à Paris,  par le réseau Orpi, Emmanuel Macron, candidat à la présidentielle de 2017, a indiqué que sa politique du logement reposera sur trois axes : « le développement de l’offre de logement  la mobilité  et la rénovation énergétique ».
« Pour réussir sur ces trois axes, nous avons besoin de restaurer la confiance et d’avoir une vraie politique quinquennale » et « une stabilité normative et fiscale », a précisé l’ancien ministre de l’Economie, candidat depuis le 16 novembre, prônant un « moratoire des normes ».

En matière d’offre, il prévoit, sans surprise, de « construire là où on en a besoin », sur les zones tendues comme l’Ile-de-France et les grandes agglomérations, précisant que « cela suppose de concentrer les moyens et d’avoir des dispositifs sur ces zones ».

Côté mobilité, Emmanuel Macron propose, notamment, d’expérimenter un « bail mobilité », qui permettrait à ceux qui sont en CDD d’accéder à un bail inférieur à un an.

Concernant plus spécifiquement la mobilité dans le parc social, Emmanuel Macron veut « plus de transparence dans le processus d’attribution, avec une mise en ligne des demandes »  ou encore « favoriser les bourses d’échanges ».
Le volet mobilité de son programme passera aussi par le développement du logement intermédiaire et par « une politique plus volontariste de l’accession sociale ».

Enfin,  Emmanuel Macron veut « accélérer la rénovation énergétique » – troisième axe de son programme – avec de nouveaux dispositifs, dont un mécanisme de garantie collectif prenant en compte les économies futures, type « green deal britannique », qu’il présentera « dans quelques semaines » , avec d’autres mesures.
Le candidat  s’est également montré intéressé par la proposition de Philippe Pelletier, président du Plan Bâtiment Durable,  de moduler, lors des quelque 850 000 ventes de logements anciens annuels, les droits de mutations à la baisse si le nouvel acquéreur s’engage à effectuer des travaux de rénovation énergétique.

Les trois axes de son programme logement sont animés par le « même principe de justice » sociale, a-t-il répété à plusieurs reprises, mais aussi par un objectif de  « réduction de l’argent public sur la politique du logement ». Ainsi, le candidat envisage, notamment, de « recentrer les APL vers les ménages nécessiteux », estimant que ces aides ont  un effet inflationniste sur le coût du logement.

Interpellé par Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre, sur le logement social, Emmanuel Macron se montre en faveur « de programmes qui instaurent de la mixité ». Au passage, Emmanuel Macron a également évoqué « l’émiettement de ce secteur », prônant « plus de mutualisation ».

Enfin, l’ancien ministre de l’Economie s’est montré prudent sur la loi Alur et notamment sur l’encadrement des loyers, estimant qu’il faut « d’abord évaluer cette mesure », avant de prendre une décision.  Et cette démarche sera valable pour toutes les mesures prises.

En d’autres mots, il entend « passer d’une culture de l’instabilité à une culture de l’évaluation ».  Reste à voir combien de temps dureront les évaluations.

Martine Vankeerberghen

 

(1) Nicolas Sarkozy, alors candidat aux primaires LR, avait été l’invité, le 10 octobre, lors du premier rendez-vous organisé par le réseau d’agences Orpi