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Gouvernement Attal : Avec Kasbarian, « réformer » le Logement social ? ——> (lire )

Editorial du 12 février 2024

Quelle semaine ! Alors que l’on se perdait en conjectures sur le nom, la date de nomination, les attributions et le titre du nouveau titulaire du portefeuille Logement, se tenait la manifestation des 20 ans de l’Anru (enfin, précisément du Renouvellement urbain) sans présence ministérielle, Christophe Béchu étant de service dans le Pas-de-Calais. Pas de responsable en poste du Logement ou de la Ville… mais un ancien ministre, la vraie vedette de cette réunion, Jean-Louis Borloo qui confirme son regret que l’Anru et ses procédures aient fini par dévoyer l’intention d’origine, selon lui…Les études confirment bien que les petites opérations, celles où on a mis (beaucoup) plus d’argent par habitant sont au final celles qui auront eu le plus d’impact sur la vie des gens…. au fond les grands absents de la manifestation, mais aussi absents de la genèse des programmes selon les propos tenus. Une pierre dans le jardin de l’Anru, certes, mais aussi dans celui des élus locaux, les fameux « porteurs de projet » !L’exercice était fort difficile pour Anne-Claire Mialot, la dynamique et plutôt reconnue (et appréciée) directrice de l’Anru depuis à peine deux ans. Ne pas (trop) sombrer dans l’auto-célébration mais pas non plus dans l’auto-critique manifeste, tout en évitant de parler des incertitudes sur le futur (les financements d’Action Logement par exemple…). 

Au sortir de ce colloque, fin du suspens entretenu depuis de longues semaines : arrivée de Guillaume Kasbarian au Logement, retour de Sabrina Agresti-Roubache à la Ville et… mutation de Patrice Vergriete aux Transports.« Tout ça pour ça ? » aurait-on pu s’exclamer si la personnalité jugée libérale et le parcours législatif de M. Kasbarian n’avaient réussi à accorder contre lui la quasi-totalité des associations du secteur ainsi qu’une Gauche politique unie (pour dénoncer cette nomination). 

Guy Lemée

Editorial du 5 février 2024

Dire que l’on se plaignait de l’indifférence apparente du Pouvoir pour le Logement et particulièrement le Logement social et voilà que le jeune Premier ministre Gabriel Attal, au cours de sa très attendue déclaration de politique générale face au Parlement, déclare tout de go : « vouloir faire évoluer le monde du logement social » !  C’est d’un coup la démonstration parfaite d’une certaine logique, constance dans la réflexion de la Macronie. On l’évoquait semaine dernière dans ces mêmes colonnes : « le logement abordable » et donc le logement locatif intermédiaire, le fameux LLI, devrait prendre une place croissante dans les politiques publiques, au détriment du logement social stricto sensu, jugé peu efficace car ne parvenant pas à loger toutes les personnes en difficulté. Gabriel Attal n’a donc pas hésité à toucher au totem absolu pour la Gauche et une partie du Mouvement HLM que constitue la Loi SRU (son fameux article 55 et ses quotas). D’ailleurs Action Logement (même si de sérieux débats sur ce sujet ne sont pas tranchés au sein de sa gouvernance paritaire) et la fédération des Esh apparaissent clairement souhaiter cette nouvelle orientation. De même, CDC Habitat (un peu « l’inventeur » du concept LLI) et sa maison mère la Caisse des dépôts ne semblent pas officiellement y trouver à redire. Difficile dans leur position. En privé cependant, certains cadres de l’Etablissement public ne cachent pas leur désarroi… Enfin, on observe la prudence des associations d’élus locaux même si le N°2 de l’AMF, maire de Sceaux, déclare que « la modification de la Loi SRU n’est absolument pas une demande ». Il y a bien une initiative de quelques maires de grandes villes… 

Voici donc un (vrai) sujet de clivage qui met à mal l’unité affichée de bien des organisations, non ?

Affaire(s) à suivre…

Edito du 29 janvier 2024

82 000 agréments de logements locatifs sociaux délivrés en 2023, probablement guère plus qu’une cinquantaine de milliers réellement nouveaux mis en service… À comparer aux 2,6 millions de ménages formellement demandeurs et au parc de quelque 5 millions ! Pas de quoi se féliciter, non ?

Et les acteurs ne sont pas en grande forme il semble bien. 40% des ESH auraient dépassé les seuils d’alerte comptable en 2023. Les résultats, indispensables à alimenter les fonds propres pour les nouvelles opérations ou la rénovation, ne sont pas au rendez-vous !

Durant ce temps, l’absence de titulaire du portefeuille Logement continue d’étonner et les rumeurs de courir. L’hypothèse Vergriete serait toujours sur la table (informations de fin de semaine dernière) alors que l’on découvre la liste à la Prévert des attributions de Christophe Béchu, de la décentralisation à la Mer en passant par la sureté nucléaire et le transport. On devrait en savoir bientôt plus, les ministres délégués et secrétaires d’Etat devant être annoncés juste après le discours de politique générale du nouveau Premier ministre, prévu demain mardi 30 janvier.

Guy Lemée

ps : on vous recommande particulièrement cette semaine la lecture de la tribune d’Olivier Piron, joliment intitulée « les 3 apories de Damien B. » du nom du récent Dhup…

Edito du 22 janvier 2024

Pas mal de choses cette semaine.

D’abord, le Président Macron lui-même qui déclare avoir pris conscience : « On nous dit que le logement est en crise : c’est vrai » déclare-t-il lors de sa conférence de presse mardi. Et comme solution, il semble envisager surtout des mesures de simplification.
Le matin même, son ministre Christophe Béchu, faisant fonction de ministre du Logement lors des vœux d’Action Logement, livrait quelques confirmations et informations : Action Logement est bien en cour ; le clivage logement social/logement abordable n’est plus pertinent ; il n’y aura pas forcément une « grande loi logement » mais des dispositions sous « divers véhicules » et enfin, selon lui, un ministre délégué ou un secrétaire d’Etat au Logement devrait être nommé rapidement dans son « grand pôle ministériel ».

Même le Parlement semble se saisir de ces sujets qui, le plus souvent, ne mobilisent guère nos élus (étonnement constant depuis des lustres).page1image23296064

La crise aurait-elle du bon ? Un peu, au moins, non ?

Edito du 15 janvier 2024

Une Lettre HCL « resserrée » cette semaine, tout comme l’est à cette heure encore le tout nouveau Gouvernement que nous a concocté le Président Macron. Il n’y a en réalité aucune surprise de ne pas y voir (encore) de titulaire du portefeuille Logement. Peut-être un secrétaire d’Etat ou un ministre délégué sera-t-il prochainement annoncé, mais l’important n’est plus là. La crise s’est installée et même en cas de mesures immédiates, fortes et surtout efficaces (nul n’a cette recette, non ? tant le sujet est une affaire structurelle et de long terme) les logements qui manquent aujourd’hui ne sortiraient pas de terre d’ici la fin de ce quinquennat bien mal engagé.

Ce n’est pas une raison pour baisser les bras espèrent encore (ou feignent de croire) les dirigeants des principales organisations du secteur. Interrogé en public il y a peu par votre serviteur, le Délégué général de la fédération des promoteurs reconnaissait que les acteurs devaient eux aussi balayer devant leur porte. Aujourd’hui, c’est le patron de Vinci qui déclare que « la profession a fini par croire en son propre génie » alors que celui de la Fédération du bâtiment s’offusque sur un réseau social d’un message d’un chercheur qui évoque des responsabilités partagées !

Mais bon, face à cette crise multiforme assez inédite, le message envoyé par l’exécutif n’est guère encourageant (euphémisme). Affaire(s) à suivre…

Edito du 8 janvier 2024

Une actualité particulièrement calme en ce tout début d’année pour ce que votre Lettre HCL scrute pour vous. Au plan national, ce qui agite certaines sphères, c’est bien sûr le suspens entretenu par le Président Macron : Remaniement or not remaniement ? Et de quelle ampleur ? « Notre » ministre Patrice Vergriete, lui, semble bien sur la sellette et pourtant, loin de Dunkerque, il rend visite ce lundi même de rentrée à uncentre d’hébergement pour y annoncer une rallonge budgétaire. Affaire(s) à suivre…

Pour le reste, l’arrivée du froid en ce début janvier, outre le rappel des saisons, nous rend encore plus insupportable ce que vivent les bien trop nombreux sans-abris, non ?